Festival International des Jeux de Cannes 2020 : le compte-rendu (partie 1)

Le FIJ 2020 est terminé. 4 jours de folie, de jeux, de rencontres, de discussions. Comme pour chaque événement, c’était génial et on manque de temps pour faire tout ce qu’on voudrait (jouer et discuter). Voilà la première partie de mon compte-rendu de ces 4 jours de festival.

Quelques chiffres

  • Au total, j’aurai joué 33 parties complètes sur tout le festival.
  • 110.000 visiteurs se sont rendus au Palais pour jouer.
  • Il y avait 310 stands.

Jour 1

La journée du jeudi est dédiée à la presse et aux professionnels (boutiques, associations, bars à jeux,…). C’est beaucoup plus calme ce qui permet de plus facilement jouer ou bavarder.

Dans la file, on rencontre une connaissance qui tient une boutique et qui ne connaît pas encore [kosmopoli:t]. Du coup, on se dirige sur le stand des Jeux Opla pour lui faire découvrir. C’est donc mon premier jeu joué. Et comme d’habitude, le jeu a été un succès.

On va ensuite saluer l’équipe de Lucky Duck Games qu’on voit trop peu souvent. Ils ont de très beaux projets en préparation. On en profite pour essayer leur futur Kickstarter Chronicles of crime – Millenium avec la première enquête de la boîte 1400. C’est le même principe que dans Chronicles of crime sauf qu’on ne fait plus appel aux collègues médecin, scientifique,… mais à des experts de l’époque (puisque ça se déroule en 1400) : un expert en littérature, un autre en objets et un dernier qui connaît tous les ragots sur tout le monde. Le but est toujours de résoudre une enquête mais dans un autre univers. Je n’en dis pas plus puisque nous avons joué la première enquête, mais ça nous a vraiment plu.

On passe ensuite chez Super Meeple où il n’y a finalement pas Destin de voleur en démo. Comme je connais déjà tous les autres jeux présentés, on ne fait que discuter un peu avec l’équipe. Comme vous le voyez, c’est assez calme le jeudi (les autres jours, toutes les tables étaient toujours remplies).

On s’attarde un peu sur Decktective le dernier jeu d’enquête localisé par Super Meeple. J’ai reçu une boîte donc je ne manquerai pas d’en parler une fois que j’y aurai joué.

On se dirige sur le stand de Matagot et c’est avec joie que je découvre que Boomerang est finalement en démo (alors qu’il y avait eu des messages sur les réseaux sociaux disant qu’il serait absent car bloqué en Chine). Du coup, on l’essaie. C’est un jeu de draft & write qui se joue en 4 manches. Chaque manche commence par une phase de draft de 7 cartes et ensuite on coche tout sur sa fiche. Chaque élément sur la carte a son utilité : sa valeur, la zone que l’on visite, le type d’activité à faire, les animaux à voir, la flore présente. Il y a donc beaucoup de choses à regarder mais les règles sont toutes simples et expliquées en 3 minutes. J’ai beaucoup aimé et je vous en reparlerai quand il sera disponible.

Passage sur le stand de Bragelonne Games pour essayer La vallée des marchands 2. C’est exactement les mêmes règles que pour le premier opus, mais avec des peuplades différentes. On en a essayé 3 puisqu’on y a joué à 2. Une permettait de jouer une carte à utiliser pour le tour suivant (effet différé), une autre d’offrir l’effet à tous les joueurs et la dernière apporte de l’interaction. C’est toujours aussi rapide et agréable à jouer. Idéal pour renouveler le jeu si vous y avez beaucoup joué.

Je file ensuite à mon rendez-vous chez Atalia où on me propose de jouer à Roméo & Juliette (à venir chez Sylex) en attendant qu’arrive Frédéric (la personne que je dois voir). Il n’était pas dans ma liste, mais son auteur me l’avait recommandé sur Facebook suite à ma publication sur les jeux à voir. Il s’agit d’un jeu coopératif pour 2 joueurs à communication limitée. Chaque joueur dispose de 2 paquets de cartes : les lieux et les personnages. On en pioche 4 de chaque paquet et il faut en jouer une de chaque. Le but est de se retrouver sur le même lieu pour avancer sur la piste de l’amour, mais attention aux personnages qui nous accompagnent. En effet, c’est la guerre entre les 2 familles et si elles se rencontrent la haine augmente. Il faut alors aller sur les bons lieux pour activer leur pouvoir et éviter que les familles ne se rencontrent. De plus, avant de choisir nos cartes, on peut utiliser un jeton Enveloppe afin de dire sur quel lieu on compte aller. L’autre joueur n’a alors qu’à approuver (s’il dispose de la carte Lieu en main) ou non. Le jeu est évolutif et propose plusieurs scénarios. J’ai bien aimé ma partie et j’ai très envie d’en refaire une. Le matériel est vraiment beau et le thème est bien présent (même s’il ne me touche pas plus que ça). Une belle découverte pour moi.

Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’essayer Mystic Vale car la table était toujours prise. Dommage…

De chouettes jeux vont arriver dans le catalogue d’Atalia. Roméo & Juliette, Mystic Vale, Catalyst (jeu de combos), Loser (jeu de bluff), Pioneer Days (jeu de dés et cartes), City Blox (jeu de construction à la Lego), Ragusa (jeu expert).

On enchaîne avec La marche du crabe du même auteur (Julien Prothière) que Roméo & Juliette (dont le co-auteur est Jean-Philippe Sahut). Un jeu coopératif pour 2 joueurs où on ne peut pas parler. Je l’avais déjà essayé à Essen et j’ai tout autant apprécié ces 2 nouvelles parties. Le but est de déplacer le jeton Crabe sur des objets afin de sauver les crabes prisonniers, mais attention car il y a 4 objets piégés (chaque joueur en connaît 2). Un joueur peut déplacer le jeton en colonne et l’autre en ligne. Il faut alors faire comprendre à l’autre joueur sur quels objets aller et lesquels éviter, mais sans parler. C’est franchement bien foutu et je vous en reparlerai assurément plus en détail à sa sortie en juin.

On termine cette première journée en passant sur le stand de nos copains belges de BYR Games qui présentent The Belgian Beers Race qui arrivera le 23 avril sur Kickstarter. Nous n’y avons pas rejoué car nous aurons l’occasion d’y jouer lors de la soirée découverte en mars. Pour ceux qui n’en ont pas entendu parler, le jeu consiste à visiter les différentes brasseries pour y boire une bière, en acheter ou acheter du fromage. Il faudra gérer au mieux son temps, son alcoolémie et ses déplacements pour être le grand vainqueur. Le stand n’a pas désempli durant les 3 jours ouverts au public et j’espère que la campagne sera un franc succès car ils le méritent vraiment. Je vous en parle en détail avant le début de la campagne.

A l’hôtel, on jouera aux Vicomtes du royaume de l’ouest qu’on a emprunté aux Pixie Games pour la nuit (je les remercie encore pour la confiance). Cette fois-ci, c’est fini le placement d’ouvriers. Le cœur du jeu, ce sont les cartes et il va falloir gérer sa main correctement. Le jeu est vraiment fluide : à son tour, on joue une carte, on déplace son vicomte, on défausse éventuellement le personnage du lieu pour son effet, on fait une des 4 actions possibles, on achète éventuellement le personnage du lieu et on refait sa main. Il y a différentes manières de scorer comme toujours avec les jeux de cet auteur. On retrouve encore un jeu épuré mais profond avec de belles petites originalités. Il rejoindra assurément ses grands frères sur notre étagère.

Jour 2

Le festival ouvre ses portes au public. Il y a donc plus de monde et c’est moins facile de jouer.

On commence cette deuxième journée avec Le renard des bois – Duo. Un jeu de plis coopératif pour 2 joueurs. On part sur le principe du jeu de plis, mais avec des effets sur les cartes impaires (par exemple, changer l’atout). Le joueur qui l’emporte fait avancer le pion dans sa direction selon le nombre de pas sur sa carte et récupère le jeton où il arrive. Une partie dure 3 manches et il faut retirer un maximum de jetons. J’ai vraiment pas accroché au jeu alors que j’étais motivée de l’essayer. J’ai trouvé que c’était plat. Je me suis ennuyée.

On découvre ensuite What’s missing ?, un jeu où il faut faire deviner un objet en dessinant le contexte autour. C’est simple, rapide et fun. Il y a 3 niveaux de difficulté et le dernier niveau n’est vraiment pas simple. Un très chouette jeu d’ambiance.

On débute notre après-midi sur le stand de Ôz Éditions où l’on joue à Torpedo Dice. Je connais déjà le jeu, mais j’avais envie d’y jouer avec les visuels de Stéphane Escapa qui sont splendides. Et puis, j’apprends que le jeu a intéressé l’éditeur suite à mon article sur le print & play donc ça fait super méga plaisir. Les règles sont les mêmes, mais il y a 2 niveaux de sous-marin, un pour débuter et un autre plus avancé (celui du print & play). C’est un roll & write original par son utilisation des dés et il est très interactif (plus de détails dans le lien de l’article). Je suis repartie avec une boîte proto donc je vous reparle bientôt de ce super jeu que sort cet été et de son mode solo.

Ensuite, on me propose d’essayer Nineteen sur le même stand. À l’explication, je me dis que je ne vais pas aimer car c’est un jeu abstrait et c’est vraiment pas mon truc. Et finalement, c’est un coup de cœur surprise, j’ai adoré. Il s’agit d’un jeu pour 2 joueurs où il faudra faire une suite de dés dont le somme atteint ou dépasse 19 (d’où le titre du jeu). Pour cela, on ne lance pas les dés mais on choisit leur valeur. Comme vous pouvez le voir sur la photo, sur chaque dé, un point est noirci. Ce point représente le dé qu’on place. Les autres points sont les possibilités de placement que j’offre à mon adversaire. Donc avec un 6, je m’approche des 19 mais j’offre 5 possibilités à mon adversaire. Avec un 2 par contre, je lui impose où il doit se placer. À mon tour, je peux aussi augmenter la valeur d’un dé d’autant que je veux (je peux passer de 2 à 6) ou utiliser un 1 pour remplacer un dé adverse, tout cela en respectant toujours les possibilités de placement. C’est tout simple au niveau des règles mais c’est très tactique. Et puis, l’utilisation des dés est vraiment originale. Un jeu à surveiller et dont je vous reparlerai assurément car quand on me demandait quelles étaient mes coups de cœur du festival, c’est le premier que je citais. Je suis bien contente qu’on m’ait proposé de l’essayer. Je précise que le matériel est encore en prototype donc les dés seront bien travaillés sur la version finale.

On file ensuite à l’étage pour l’après-midi découverte chez Gigamic. On commence avec Salade 2 points dont j’ai entendu beaucoup de bien. C’est tout simple : à son tour, on prend soit 2 cartes Légume ou une carte Scoring. Ça se termine quand la pioche est vide. Et ensuite on calcule son score en fonction de nos Légumes et de nos cartes Scoring. On a joué 2 parties : une à 2 et une à 5 et ça fonctionne quel que soit le nombre de joueurs. J’ai beaucoup aimé ce petit jeu de cartes. Qui sait, il rejoindra peut-être ma ludothèque.

On continue avec une autre petite boîte en métal : Lama. Un jeu de cartes aux règles simplissimes : à son tour, on joue une carte de même valeur que la précédente ou augmentée de 1 (le lama peut se jouer après un 6 et permet de recommencer à 1). Si on ne peut pas jouer, soit on pioche une carte, soit on se couche et on aura autant de points que la somme de nos cartes restantes (sachant que les cartes en double ne comptent qu’une seule fois). La partie se joue en plusieurs manches jusqu’à ce qu’un joueur atteigne 40 points, le vainqueur étant celui avec le moins de points. C’est un jeu dépendant de la pioche donc pas pour moi car il n’y a pas de contrôle.

On nous présente ensuite Butine que j’avais repéré en amont. Malheureusement, je ne ferai pas de partie, j’aurai simplement droit à de rapides explications. Un jeu de placement de tuiles où il faut réaliser des objectifs en réalisant un chemin de fleurs.

On fait ensuite une partie de Pitch Out, un jeu de pichenette. C’est sympa si on aime les jeux du genre.

On termine avec Candy Lab, un jeu de commandes de bonbons. À son tour, soit on joue une carte Commande et on récupère les Bonbons correspondants (et côte-à-côte) sur la chaîne de production, soit on rend un Bonbon. Les cartes Commande ont des effets qui apportent beaucoup d’interaction : voler une carte, remettre un Bonbon dans la chaîne de production,… J’ai joué une partie et ça me suffit, mais ce n’est pas mon style de jeux. Je pense qu’il plaira à un public familial avec enfants.

Il y avait aussi Aquatica et Mystery House qui sont des sorties assez attendues. Mais je les possède déjà en V.O. donc pas besoin d’y jouer en festival. En tout cas, ce sont 2 jeux que je vous recommande car je les ai trouvé très bons dans leur genre.

On fait ensuite un petit tour au showroom Iello pour voir leurs nouveautés. Je vous poste les photos car je n’ai pas eu d’explication et je n’ai pu jouer qu’à Imperial Settlers – Roll & write.





On termine la journée avec une partie de Troyes Dice, le roll & write. Par rapport à l’année dernière, le jeu a pas mal évolué et a été épuré. Une partie dure 16 manches. À chaque manche, les dés sont lancés et leur couleur « change » puisqu’elle dépend du socle sur lequel ils sont posés. Avec un dé, on peut faire 3 actions différentes : récupérer la ressource correspondante, construire un Bâtiment ou construire un Bâtiment de prestige (sans certitude du nom). On peut évidemment modifier la valeur et/ou la couleur d’un dé en consommant des ressources. J’ai beaucoup aimé ma partie. Il est moins complexe que l’année passée mais ce n’est pas plus mal. Un roll & write intermédiaire selon moi. Vivement août pour sa sortie.


À 18h, on se dirige sur le stand des Jeux Opla pour la Surprise du chef. Florent Toscano (Monsieur Jeux Opla) fait un discours pour remercier tous les fans du jeu [kosmopoli:t] et le Love-buzz qui a suivi la non-nomination du jeu à l’As d’or. Matthieu d’Epenoux en a profité pour lui remettre son Cocktail d’Or, une chouette reconnaissance d’un autre éditeur. C’était le moment « émotion » de ce Cannes.

On file ensuite chez Blue Cocker pour l’annonce de l’extension cross-over entre Welcome to… et La petite mort. Une extension qui permettra de jouer aux 2 jeux. N’ayant pas joué à La petite mort, je ne sais pas trop ce que ça va donner, mais je vais me renseigner. En attendant, j’ai pris une photo de la nouvelle fiche de cette extension : plus de rues mais moins longues et des habitants à tuer en les noyant dans la piscine, les faisant tomber dans un trou,…


Voilà pour cette seconde journée et la première partie du compte-rendu.

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