Unfair : Le jeu où l’on construit son parc d’attractions

Qui n’a jamais rêvé de créer son propre parc d’attractions ? D’avoir une attraction à sensations fortes sur le thème ninja ou gangster ? Désormais, c’est possible grâce au jeu de société Unfair. Je vous le présente tout de suite.

Unfair est un jeu créé par Joël Finch, illustré par Mr Cuddington (David Forest & Lina Cossette) et Philippe Poirier, édité par CMON Limited.

Il se joue de 2 à 4 joueurs, est conseillé dès 14 ans et dure environ 25 minutes par joueur. Il est uniquement disponible en anglais et il y a pas mal de texte, c’est pourquoi il vaut mieux se débrouiller dans la langue de Shakespeare pour y jouer.

Unfair est un jeu de cartes où il va falloir construire son propre parc d’attractions. Différents thèmes sont disponibles dans la boîte de base : Ninja, Jungle, Pirate, Robot, Gangster et Vampire. Au début de chaque partie, on sélectionne autant de thèmes que de joueurs et on mélange les différentes pioches de cartes. Des extensions sont déjà prévues et apporteront de nouveaux thèmes.

Il y a 4 pioches de cartes différentes. Les cartes Park que l’on va pouvoir acheter et qui nous permettront de construire notre parc d’attractions. Les cartes Blueprint qui représentent des objectifs de fin de partie. Les cartes Event qui pourront être jouées pendant l’étape correspondante et qui amèneront de l’interaction ou des bonus. Les cartes City qui sont des événements divisés en deux types : les positifs et les négatifs. Ces cartes permettent également de compter le nombre de tours.

Parlons maintenant du gameplay. Une partie d’Unfair se déroule en 8 tours (8 cartes City : 4 positives et 4 négatives), qui se composent de 4 phases :

1) Phase Event :

  • Chaque joueur prend une carte de la pioche Event et l’ajoute à sa main.
  • On pioche un événement City et on applique son effet à tous les joueurs.
  • Les joueurs peuvent jouer des cartes Event de leur main, à tour de rôle. Ces cartes peuvent nous apporter de l’argent, une action supplémentaire, embêter un autre joueur (démolir une amélioration, fermer une attraction,…), se protéger contre l’attaque d’un autre joueur,…

2) Phase Park : c’est la phase pendant laquelle on construit/prépare son parc. Les joueurs ont 3 actions à réaliser, à tour de rôle, parmi 4 différentes :

  • Construire une attraction, une amélioration, une ressource ou engager un membre du personnel. Tout cela a un coût (en pièces) qu’il faut payer dès qu’on pose la carte.
  • Piocher dans une des pioches (Park, Event ou Blueprint) : on pioche 2 cartes et on en garde une. Pour les cartes Park, il est possible de piocher 5 cartes et d’en garder une, à la condition de défausser une de nos cartes en main (Park ou Event) avant de piocher. Les cartes Park et Event font partie de la main alors que les Blueprint non (elles sont posées sur le côté et uniquement visibles par le joueur propriétaire).
  • Démolir une de ses propres attractions et toutes les améliorations associées (pour faire de la place car chaque parc est limité à 5 emplacements).
  • Gagner de l’argent par attraction dans le parc (c’est l’action de secours quand on ne sait rien faire).

3) Phase Guest : le parc est prêt, on ouvre les portes. Les visiteurs viennent profiter de notre parc. Chaque joueur compte le nombre d’étoiles (1 étoile = 1 visiteur) sur toutes ses cartes (attractions ouvertes + améliorations, personnels, ressources) et gagne autant de pièces que d’étoiles avec une limite de 15 étoiles (cette limite peut être augmentée grâce à certains cartes). Ensuite, on rajoute les pièces extras gagnées grâce à l’événement City actuel, nos attractions,…

4) Phase Cleanup : on enlève toutes les cartes du marché, on ré-ouvre les attractions éventuellement fermées et on ne garde que 5 cartes en main.

Certaines cartes Park ont un effet immédiat quand on les construit : ajouter une carte du marché à sa main, démolir une amélioration adverse, gagner 5 pièces,… D’autres ont un effet permanent : gagner une pièce supplémentaire pendant la phase Guest, augmenter de 3 la capacité de son parc,… D’autres encore permettent de construire gratuitement une amélioration bien précise.

Revenons aux cartes Blueprint. Il s’agit de cartes que l’on révèlera en fin de partie et qui nous feront gagner ou perdre des points. Ce sont des objectifs à réaliser : par exemple, avoir construit un tel type d’attraction avec une certaine amélioration. Ces objectifs sont composés d’une partie obligatoire, qui, si elle n’est pas réalisée, fera perdre 10 points et d’une partie facultative qui apportera des points supplémentaires si on valide les conditions (et que la partie obligatoire a bien été validée). Il y a 4 niveaux de difficulté (facile, moyen, difficile et démentiel) qui feront gagner de plus en plus de points selon la complexité. Les plus compliqués peuvent demander d’avoir construit une attraction bien précise et unique.

En début de partie, chaque joueur reçoit 2 cartes Super attraction. Il s’agit d’attractions qui ont un pouvoir très intéressant et différent à chaque fois. On ne pourra construire qu’une seule Super attraction dans notre parc. Mais il faudra attendre d’avoir 5 étoiles pour pouvoir la bâtir. On peut également défausser nos 2 Super attractions pour recevoir 10 pièces.

L’argent étant parfois difficile à obtenir dans ce jeu, il est possible d’emprunter. On peut faire 4 prêts qui, chacun, nous font immédiatement gagner 5 pièces, mais nous feront perdre 10 points en fin de partie.

Selon les thèmes choisis, les parties peuvent être très interactives (on peut fermer une attraction chez un adversaire ou même démolir des améliorations), mais il est possible de jouer avec une variante « mode gentil ».
Il y a d’ailleurs 5 variantes (Game changer) :
– jouer 6 tours au lieu de 8
– ne pas appliquer les effets affectant les autres joueurs (pas d’interaction)
– en début de partie, drafter 5 cartes Blueprint et en garder 3
– ne pas jouer la phase Event et gagner 3 pièces par étoile pendant la phase Guest. La partie se termine dès qu’un joueur possède 5 attractions et cumule 15 étoiles dans son parc
– en début de partie, le joueur à notre gauche choisit quelle Super attraction est immédiatement et gratuitement construite dans notre parc.

Chaque thème a ses propres caractéristiques : les Gangsters sont focalisés sur l’argent, les Robots sur la taille des attractions, les Ninjas sur les Blueprint,…

Après les 8 tours de jeu, la partie prend fin et on passe au scoring.
D’abord, on gagne 1 point pour chaque lot de 2 pièces d’argent. Ensuite, pour chacune de nos attractions, on compte le nombre d’icônes et plus il y en a, plus on gagne de points (voir le tableau sur la photo). Enfin, on valide (ou pas) les Blueprint.
Le joueur avec le plus de points gagne la partie.

Avis

Unfair est un excellent jeu où le thème se ressent à travers les illustrations des cartes. Celles-ci sont magnifiques et rendent le jeu immersif, tout comme le texte sur les cartes. Le matériel est de très bonne qualité.

Il s’agit d’un jeu fluide où les tours de jeu s’enchaînent et où l’on n’attend pas trop entre 2 actions, même à 4 joueurs (sauf s’il y a un paralyseur à la table). La durée de partie indiquée sur la boîte est correcte puisqu’une fois que les joueurs ont pris le jeu en main, il faut compter 25-30 minutes par joueur.

L’interaction peut être très forte, mais il est possible de la supprimer grâce à un Game changer. Je trouve que c’est une qualité d’avoir pensé à cela car tous les joueurs n’aiment pas qu’on vienne perturber leur stratégie (surtout si cela a un impact sur un des objectifs).

L’aléatoire est présent puisqu’il y a des pioches de cartes, mais ce n’est pas trop embêtant. On fait le tour des pioches plusieurs fois sur la partie et il est donc possible de récupérer la carte Park dont on a besoin (sauf si elle est unique et déjà prise par un autre joueur). Pour les cartes Event qu’on pioche, on est parfois déçu de ne pas en piocher qui nous intéresse, mais il faut faire avec.

La rejouabilité est assez élevée puisqu’on choisit les thèmes qu’on inclut en début de partie et qu’il est possible de jouer avec un des Game changer. De plus, des extensions sont prévues et apporteront de nouveaux thèmes.

Unfair est un jeu pour joueurs aguerris car, même si les règles ne sont pas compliquées, il faut bien réfléchir pour jouer correctement. Ce n’est clairement pas un jeu familial.

Après une dizaine de parties (12 à 2 joueurs, 1 à 3 joueurs et 1 à 4 joueurs), je peux dire que j’adore ce jeu et que j’attends avec impatience la livraison de l’extension qui était en financement participatif sur Kickstarter cet été.

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